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Kama ou Afrique, le continent berceau de l’humanité
Le terme "Kama" est souvent utilisé pour désigner l'Afrique dans certaines traditions et interprétations historiques.

L'origine du terme kama est généralement attribuée aux langues afro-asiatiques et à certaines anciennes civilisations africaines.

Dans certaines traditions, "Kama" est considéré comme une ancienne appellation pour l'Afrique, en particulier en référence à la région de l'Égypte ancienne. Il est parfois interprété comme signifiant "terre noire" ou "terre des noirs", en lien avec le riche sol limoneux de la vallée du Nil et la couleur de peau de ses habitants.

Les anciens Égyptiens se référaient souvent à leur propre terre comme "Kemet" ou "Kmt", qui signifie littéralement "la terre noire", en référence à la couleur fertile de la terre du Nil par opposition aux déserts environnants.

Certains chercheurs suggèrent que "Kama" pourrait être une dérivation ou une variation de ce terme.


Naissance et développement de la revendication kamite


Le terme "Kama" a été réapproprié par certains mouvements afrocentristes et panafricanistes pour revendiquer une identité africaine ancienne et prestigieuse. Le mouvement kamite, en particulier, utilise ce terme pour se reconnecter avec les racines et les traditions africaines précoloniales, en rejetant les appellations imposées par les colonisateurs.

La revendication kamite est apparue dans le contexte des mouvements de décolonisation et de renaissance culturelle en Afrique et dans la diaspora africaine. Elle est fortement influencée par les travaux d'intellectuels afrocentristes qui ont cherché à réhabiliter l'histoire et la culture africaine.

Quelques figures du mouvement kamite

Il y a de nombreux auteurs à citer et je n'aurais pas la prétention de les classer. Je peux au moins vous proposer quelques auteurs.

Cheikh Anta Diop: Un historien et anthropologue sénégalais, Diop est l'une des figures majeures de la revendication kamite. Ses travaux sur les origines africaines de la civilisation égyptienne ont eu un impact considérable. Il a profondément marqué l'histoire africaine et jusqu'à présent, notamment grâce à l'université Cheick Anta Diop basé au Sénégal et aux étudiants qui en sortent chaque année.

Marcus Garvey : Bien que précédant le mouvement kamite spécifique, les idées panafricanistes de Garvey ont inspiré de nombreuses revendications identitaires africaines. Il est par exemple à l'origine d'un mouvement baptisé le Universal Negro Improvement Association and African Communities League.

Molefi Kete Asante: Un des pionniers de l'afrocentricité, Asante a contribué à théoriser et populariser l'importance de se recentrer sur des perspectives africaines dans l'étude de l'histoire et de la culture.


Utilisation des réseaux sociaux pour véhiculer l'idéologie kamite

Ne comptez pas trop sur les cours scolaires pour vous parler du continent et de l'identité kamite. Pour beaucoup c'est à travers les médias sociaux que ces concepts ont été connus. Les réseaux sociaux ont donc joué un rôle crucial dans la diffusion et la promotion de l'identité kamite, en particulier parmi les jeunes générations et les Afro-descendants.

Certaines plateformes sociales se distinguent par leur popularité et leur efficacité dans la diffusion de l'idéologie kamite et de la diffusion d'une histoire de l'Afrique avant la colonisation :

Facebook: En tant que plateforme la plus populaire est le premier canal de promotion de l'identité africaine et donc de l'identité kamite, même si les deux concepts ne sont pas toujours associés. Elle est utilisé pour créer des groupes de discussion et des pages dédiées, et les groupes ont l'avantage de faciliter le partage des articles, des vidéos et des événements en lien avec l'histoire et la culture africaines.

Instagram : Prisé pour sa capacité à diffuser des images et des vidéos inspirantes. Les hashtags comme #Kamite, #AfricanPride, #BlackHistoryMonth permettent de toucher un large public. Les créateurs de contenus sur Instagram  proposent des produits issus de l'artisanat, des reliques de l'histoires, des bouts de traditions, des évènements traditionnels revisités ou maintenus au plus près de (pour ce qu'on en sait) de leur exécution originelle, etc.

Sans parler de Twitter utilisé pour des débats en direct et des discussions autour de l'identité kamite, des chaînes YouTube dédiées à l'histoire africaine à travers des documentaires, des interviews et des conférences largement diffusés et commentés. La petite dernière TikTok propose également des vidéos courtes et engageantes sur l'histoire et la culture africaines avec un public toujours plus large.

Pinterest aujourd'hui sert également cette cause, notamment avec la participation des IA qui permettent aujourd'hui de produire des centaines d'illustrations à la demande pour promouvoir une meilleure perception des peuples africains par eux-mêmes.

Des événements tels que le Black History Month et les célébrations de Kwanzaa mettent en avant l'importance de l'héritage africain.

Dérives observées dans le discours et le militantisme kamite

Comme tout mouvement idéologique, le militantisme kamite n'est pas exempt de critiques et de dérives potentielles. Voici quelques-unes des dérives les plus couramment observées

Certaines critiques soulignent que le discours kamite peut parfois devenir trop exclusif, mettant l'accent sur une vision puriste de l'identité africaine qui exclut les influences culturelles extérieures et les diversités internes du continent africain.

La focalisation sur une identité africaine pure peut mener à une exclusion des Africains issus de métissages ou de diasporas diverses, mais également entraîner des tensions avec d'autres groupes ethniques et culturels sur le continent africain et au sein de la diaspora.

Si une tendance peut aussi être à craindre, c'est celle-là même qui a été reprochée à ceux qui voulaient minimiser l'apport des peuples africains à l'histoire du monde ; je parle de Révisionnisme historique. Le désir de mettre en avant une histoire glorieuse de l'Afrique peut conduire à minimiser ou à ignorer les aspects plus complexes et nuancés de cette histoire. Nous avons une histoire riche et diversifiée, prendre des raccourcis pour analyser notre parcours n'aide pas.

De plus, on ne pourrait pas ignorer un discours généraliste anti-occidental et anti-blanc. Un autre aspect problématique peut être le développement d'un discours fortement anti-occidental ou anti-blanc, qui, bien que compréhensible dans le contexte de la colonisation et de l'oppression historique, peut devenir contre-productif.

Ces discours ne font que servir ceux qui visent la séparation quand c'est la coordination qu'il ne faut désormais atteindre.  Notre discours d'émancipation ne devrait pas servir à renforcer des stéréotypes et des préjugés, allant à l'encontre des principes d'égalité et de justice que le mouvement originel souhaitait promouvoir. 

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